Les Chevaliers d'Apollon

Les Chevaliers d'Apollon

Vol. 3 Ballade aux Tuileries avec Richard Wagner

Suite des aventures de mon roman, "L'Escapade" : Maria, mélomane du futur se ballade aux Tuileries avec Richard Wagner... et ils font une pause... dans un arbre.

 

un compositeur allemand du XIXe siècle et son amie sont assis côte à côte sur la haute branche d\\\'un grand arbre

Wagner se contenta de soupirer et resta silencieux quelques instants, toujours perché à côté d’elle sur sa branche,
— Il me manque une patrie, non la patrie terrestre, mais celle du cœur. Votre Wolfgang m’a dit un jour que je trouverai la femme de ma vie… murmura-t-il,
Maria ne put alors résister à lui donner un baiser sur la joue, juste pour le consoler… a priori. Surpris, Wagner saisit immédiatement l’occasion pour en réclamer un peu plus, beaucoup plus… et Maria ne put, hélas, résister à la tentation… Prise dans l’action, elle se dit même qu’il serait vraiment idiot de ne pas en profiter. Aussi n’est-ce qu’un très long moment plus tard qu’elle finit par sauter souplement à terre afin de cacher son trouble. Il rejoignit finalement sur la terre ferme, non sans un long soupir préalable, et très ostensible.
— Vous trouverez, je vous le confirme, murmura-t-elle enfin, vous trouverez la femme de votre vie, mais ce ne sera pas moi Richard… ajouta-t-elle comme à regret. Merci encore d’avoir accepté cette rencontre en tous cas.
Son cœur battait la chamade. Rarement avait-elle été aussi émue… à part ce jour où… oui… les coulisses de l’opéra de Munich….
— Vous ai-je fâchée, Madame de Schwangau ? demanda-t-il d’un ton à peine gêné.
— Mon Dieu, non. je ne suis pas fâchée.
— À raison, et vous allez très bien ensemble, répliqua Wagner en lui prenant le bras avec un sourire presque joyeux. Je ne le remercierai jamais trop de ce qu’il a fait pour moi.
Maria, dont le teint était rouge écarlate, ne put s’empêcher de penser qu’il avait une façon bien à lui de remercier ses amis.
— Dites à Wolfgang de passer me voir demain. J’aurai quelque chose pour lui.
Elle acquiesça avec un sourire entendu, tout en continuant son chemin au bras du compositeur, troublée, mais heureuse à la fois. Ils se dirigèrent silencieusement vers la rue de Rivoli d’où ils pourraient héler un fiacre.
— Mais mon Siegfried n’est pas un crétin ! s’exclama soudain Wagner, comme après avoir de nouveau ruminé un sujet. C’est un jeune homme pur, proche de la nature, qui n’a pas pu résister aux perversions de la société.
— C’est un abruti ! répliqua-t-elle du tac-au-tac du même ton pince-sans-rire. Il se comporte de manière odieuse avec tout le monde, à commencer par son grand-père Wotan. Il s’adapte un peu trop facilement à la société primitive et patriarcale des Gibichungen et finit par oublier sa merveilleuse femme, qu’il traite ensuite à la manière d’un parfait goujat. On se demande vraiment ce qu’elle lui trouve !
— En fait, vous n’avez rien compris à mon œuvre ! continua Wagner en se donnant un air faussement outré.
— La prochaine fois alors, faites une œuvre compréhensible. Cela évitera à des flopées de musicologues de s’écharper sur le sujet pendant cent cinquante ans…

 

L'Escapade 2

Wagner

 

 



25/06/2024
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